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Journal des jours sans toi
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12 août 2012

"Hey"

Je ne sais pas comment il a réussi à devenir aussi important ce petit « hey », mais je l’aime beaucoup. J’ai beau chercher, je ne me rappelle pas comment il est parvenu à se glisser dans tout les fils de nos conversations, à creuser sa place et à devenir l’interjection la plus appréciée par ce qu’elle représente outre les lettres qui la composent.

 

Parce qu’avec ce « hey », nous jonglons sur les sonorités, sur les sentiments, sur les déclinaisons. Il est jovial ou amusé, impliqué ou sérieux, tendre ou râleur, mais j’ai remarqué qu’il a le mérite d’interagir avec nos personnalités et que si l’un de nous l’utilise, l’autre prend le temps de s’arrêter pour écouter ce que le premier se propose de lui dire. Comme un réflexe pavlovien, la note d’appel jaillit de la bouche et nous nous arrêtons pour se considérer avec un regard différent, un peu plus sérieux parce qu’il craint ce qui va arriver, un peu plus concentré parce qu’on sait que les mots qui vont venir ont pour l’autre une importance plus grande, un moment de réel qui vient perturber la bulle qui nous entoure et qui voyage, un mini iceberg qui menace le transatlantique qui transporte les deux adolescents vieux, une impression qu’il peut encore advenir un reproche, une mauvaise pensée.

 

Et pourtant, pourtant, jamais il n’est advenu dans cet arrêt presque brutal de la parole de l’autre que des mots tendres ou affectueux, parfois sérieux, mais jamais agressifs ni répressifs, toujours il laisse une porte ouverte sur la discussion, il met le holà sans pour autant freiner l’imagination, il est le rappel de la réalité qui pousse le rêve à se développer et à nous enrober de ses bras protecteurs afin que nous soyons mieux, plus fort, que nous consolidions la base et que notre maison rêve puisse voler à travers les étoiles que vous me montrerez un jour sans s’effriter sur les écueils qui viendront à sa rencontre.

 

Je pense que c’est la raison pour laquelle je l’apprécie tant cette interjection, que j’aime à m’en servir, à la chanter et à jouer avec comme pour arrêter le temps et prendre conscience qu’on peut aussi de cet instrument, créer un jouet factice qui n’entraîne aucune peur ni désagrément, uniquement arrêter la parole de l’autre pour le serrer contre soi et l’entraîner dans un autre monde encore plus agréable, là où les braves et les rebouteuses peuvent s’aimer à l’infini sans qu’aucune peur ne les transperce, qu’aucun trait de mal ne puisse les contraindre à ne plus laisser la main de l’autre reposer sur son flanc.

 

Hey…
Je t’aime Vous.  

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