Lever
C'est dimanche.
La semaine dernière, a cette heure là, je t'avais encore contre moi, nue, les joues rougies par l'envie et le souffle court. Je t'ai aimé quelques temps et j'ai du te ramener, inconscient que je ne te verrais pas jusque dans longtemps, les aléas de cette cruelle vie nous ayant séparé bien plus que ce que la décence ne devrait le permettre.
Le café, noir, brulant, coule dans ma tasse et je le porte dehors, sur le balcon.
Sur le ciel menaçant, les montagnes dorment, légères. Il ne pleuvra pas. C'est un de ces ciels gris qui grogne et râle, tente d'effrayer mais n'y parvient jamais vraiment. S'il pleut tout de même, c'est un rideau de pluie qui s'abattra, dru, violent, quelques instants à peine avant de disparaître plus loin sans prendre le temps de mouiller vraiment; quelques gouttes qui s'écraseront avec force sur le bitume et l'herbe sans jamais chercher à pénétrer la terre. Je n'aurais même pas le temps d'enfiler mes chaussures pour aller affronter cette pluie chaude que déjà, chemin faisant, elle aura parcouru des kilomètres et se perdra dans les hauteurs, entre les monts qui me surplombent.
Tu t'es envolée vers les vague, fille de la mer,
Je reste enfant de la montagne et de ses cieux déchiquetés.
Loin de toi.
Je ne crois pas aimer ce dimanche.